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Palais ROURE

Musique : Suite pour violoncelle BWV 1007 – Jean-Sébastien Bach (1685-1750)
Concerto pour violoncelle N° 1 – III allegro molto – Joseph Haydn (1732-1827)


LE PALAIS ROURE extraits du manuscrit « les poètes que j’ai connus »

Le palais du Roure où sont enfouies toutes les archives de la Provence, cette Provence aimée pour elle-même, mais aussi pour sa parenté avec la Grèce, l’Italie, l’Espagne et avec tous les pays où l’Esprit depuis
3000 ans a soufflé.

Cher Roure ! il semble que l’esprit se concentre plus qu’ailleurs en ce carré de pierres fermé aux bruits du dehors, où comme dans la maison antique, les fenêtres ne s’ouvrent que sur le sanctuaire de la famille, qui est ici une famille spirituelle. Les pensées y retentissent merveilleusement et s’y répondent comme les cloches qui sont suspendues à toutes les portes, dans tous les escaliers et chantent au long du jour comme des oiseaux métalliques.

Cher Roure !

Pour garder à ces archives de l’image un cadre digne d’elles, qui les gardât en ordre, mais aussi en ferveur et en beauté, Jeanne de Flandreysy après avoir racheté le Palais du Roure, au cœur d’Avignon, où les papes ont soixante et dix ans régné par l’Esprit, a restauré l’hôtel, qui menaçait ruine, de la noble famille des Baroncelli. Elle en a purifié les aîtres, supprimé les ajouts disparates, tout rétabli dans son équilibre premier.

Dans ce cadre ainsi remis en beauté, elle a su réunir livres, tableaux, eaux-fortes, fusains, souvenirs, gravures, lettres autographes de grands poètes et notamment de Mistral qui, grâce à elle, ajoutera un jour à toutes ses gloires celle de grand épistolier.

De cette œuvre immense, seule la Postérité pourra rendre Louange à cette Notre Dame des archives latines.

Cher Roure, dont j’ai vu, année par année, se dessiner le vrai visage ! J’entends les scies découper les pierres ou le bois, les marteaux enfoncer les clous et les chevilles, je vois les murs s’orner de prestigieux dessins, de souvenirs émouvants, des ombres passer au long des salles, enveloppées dans leurs méditations, Henri de Groux, Louis le Cardonnel, Emile Espérandieu et tant d’autres, poètes, savants, artistes, tous apportant là quelque chose d’eux-mêmes, mais emportant quelque chose aussi, un conseil, un réconfort, un talisman, le bienfait spirituel de cette rigueur, de cette discipline exigeante et de cet enthousiasme aussi, « flamme dans du cristal », selon le mot de Louis le Cardonnel, feu ordonné qui éclaire sans brûler, quand tant d’autres brûlent sans éclairer.

Émile RIPERT extraits du manuscrit « Les poètes que j’ai connus »

Jeanne de FLANDREYSY
Le Marquis Folco de BARONCELLI
Louis le CARDONNEL
Valère BERNARD
Henry de GROUX

L’esprit de clocher
Correspondance

Sur tout ce pays pèse une lourde histoire, et qui n’a point abouti : c’est ici le lieu d’un grand avortement, celui d’une civilisation originale, d’une nationalité, qui a essayé de se constituer entre la France et l’Italie, qui a oscillé entre les deux, sans pouvoir trouver son équilibre et affirmer sa valeur propre. Ainsi privé de sa culture et de sa langue, qui survivra dans les œuvres félibréennes de façon plus littéraire que pratique, ce peuple sent peser obscurément sur lui le poids d’une destinée interrompue, incomplète.

Après la mort d’Emile Ripert, sa statue (faite par Gondard) sera déposée au Palais du Roure en 1952


Le Provençal – Mai 1952
Inauguration
en présence de
Mme de Flandreysy-Esperandieu,
l’éminente conservatrice
du Palais du Roure

La France – Mai 1952

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