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La Ciotat***

La Ciotat, la Ciotat, doux nom de la patrie,
Nom qui me fait rêver, nom qui me fait revoir,
Une mer ou jamais l’onde n’est en furie
Un mont rouge escarpé qui s’empourpre le soir
Plongé dans un abîme noir.

Arrivée à la Ciotat

Hier je suis rentré dans la ville endormie,
Et j’ai revu la triste et douce vieille amie ;
Et devant moi, volait le passé retrouvé
Comme un flot de poussière en marchant soulevé ;
Et vous montiez ainsi en essaims impalpables,
O souvenirs, des vieux platanes vénérables,
Des jardins clos, des marronniers, des chemins blancs,
Et moi j’allais, dans l’ombre hâtant mes pas tremblants,
Et je marchais, grave et muet, avec la crainte
Qu’elle ne s’éveillât soudain la ville éteinte ;
Car ce qui me plaisait, ce soir-là, seulement,
C’était de m’approcher d’elle très doucement
Pour mettre, sans troubler sa rêverie altière,
Un baiser sur le front de la bonne grand’mère…


La baie


Le bec de l’aigle


Le pont naturel

Les capucins de la Ciotat

Quand les vieux capucins s’en allaient dans le soir ;
Au soir pieux de la cloche qui les appelle
A travers le jardin du cloître à la chapelle,
Si leurs yeux en passant se détournant pour voir
Monter devant le seuil quelque humble fleur nouvelle

Ils ne se doutaient pas les tristes capucins,
Que sous le bruissement harmonieux des pins,
A l’ombre du couvent antique qui soupire
D’autres fleurs s’épanouiraient dans un sourire
Et viendraient embaumer les siècles des vieux saints…

 

Port de la Ciotat***

Petit port de Provence au coucher du soleil…
Comme dans un tableau parfois vit un grand rêve,
Il résume la mer et l’occident vermeil ;

Le geste de serrer ses digues, qu’il n’achève
Même pas, lui suffit à tenir sur son cœur
L’éclat de tout rayon, l’odeur de toute grève.

Douceur !, simplicité !…Vivre, mener sa barque,
Et jeter son filet pour mériter son pain,
Et sans orgueil, sans souhaiter qu’on vous remarque,

A l’ombre chaude encor du vieux clocher latin,
Aimer un peu, prier un peu, et puis pour celle
De Saint Pierre laisser sa barque un beau matin….

N’est-ce pas ce que dit, alors que tout chancelle,
Le brave petit port, dans le soir violet,
Humble, mais où tout l’or de l’Occident ruisselle ?…

Et comme l’ombre éteint le vol des goélands,
Comme vers le lointain des sirènes s’effarent,
Très doucement, ainsi que des yeux vigilants,

Le petit port exact éveille ses deux phares…

Notre Dame de la Garde*

Notre Dame de la Garde
Notre Dame des marins,
Douce et pensive, regarde
Vers les vaisseaux qui, lointains,
Vont où le vent les hasarde,
Notre Dame des marins,
Notre Dame de la Garde.

* poème extrait du recueil « Le chemin blanc » 1904
*** poème extrait du recueil « La terre des lauriers » 1912

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